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Des habiletés mentales pour aller plus loin

Dans le premier article, nous avons identifié des habiletés mentales concernant la pratique du Judo et notamment ce que les entraineurs entendaient dans le mot « mental ». (Voir l’article, le « mental » dans la tête de l’entraineur)

Protocole

Pour celui-ci, j’ai effectué une évaluation des habiletés mentales afin de constater des différences ou des similitudes auprès des judokas par l’intermédiaire de tests.

Donc, 2ème partie :

Evaluation de la motivation, la concentration, la gestion de l’anxiété et la confiance en soi sur des cadets et des Juniors de niveau départemental et de niveau national

Analyse et perspectives

Sur la motivation

La motivation intrinsèque, sous ses 3 aspects, est ce qui amène le judoka à pratiquer la discipline et notamment en compétition, ce qui explique qu’il y a pas de différences entre les catégories d’âge et selon le niveau.

Pour la motivation extrinsèque, les choses sont différentes. Le niveau élevé de la régulation externe de la motivation montre la place importante du besoin de succès, de reconnaissance, de médailles, recherchés par les combattants de niveau national. On constate que les cadets de niveau national ont une motivation extrinsèque à régulation introjectée plus importante que les autres. Cette motivation montre qu’ils sont également intéressés par autre chose que la simple pratique du judo, par exemple, appartenir à un groupe d’amis qui pratique cette activité, ou alors pour satisfaire un proche. La motivation à régulation identifiée plus importante chez les combattants de niveau national, nous montre que l’intérêt qu’ils portent pour des activités complémentaires (musculation, cardiotraining) peut leur permettre d’obtenir de meilleures performances.

Rassurons-nous, on constate un niveau très faible d’Amotivation des combattants qui pratiquent le Judo en compétition.

Sur la concentration et la capacité à réguler l’activation

Les entraineurs qui pensent que l’importance de la concentration est grandissante lorsqu’on combat au niveau supérieur, sont confortés par l’analyse des résultats des tests qui nous permet de vérifier que l’athlète de niveau supérieur à de meilleurs facultés de concentration, probablement car il focalise plus facilement son attention sur les éléments pertinents pour la performance. Egalement, ils possèdent de meilleures dispositions à se re-concentrer après avoir été distrait.

De la même manière, la capacité à se relaxer et surtout à s’activer sont plus développées chez les athlètes de niveau national que ceux de niveau départemental, ce qui peut les aider à mieux exprimer leur talent que les combattants qui n’arrivent à se désinhiber à cause de l’enjeu que peut créer la compétition.

On constate que les cadets de niveau national ont une capacité de concentration inférieure à celle de leurs ainés de même niveau bien qu’ils contrôlent mieux les distractions. On constate que les juniors de niveau national ont la capacité de se relâcher, de se relaxer plus importante donc on peut en déduire que l’expérience entraine ces améliorations. Concernant l’activation, l’athlète de niveau national possède également une meilleure capacité à se mobiliser ou remobiliser lorsque son éveil physiologique est bas afin d’augmenter son niveau d’énergie.

La confiance en soi et la gestion du stress

La confiance en soi, plus importante chez les judokas de niveau national, peut être le résultat des succès rencontrés lors des compétitions de niveau inférieur, ce qui est plus difficile à trouver pour les judokas de niveau départemental. Egalement, les méthodes d’apprentissage des judokas de niveau national, notamment en reprenant les différentes motivations, accompagné de leur volonté d’apprendre, peuvent être à l’origine d’une plus grande confiance en soi. Il semble aussi incontournable de citer l’environnement du sportif (sa structure d’entrainement, son entourage sportif et familiale) comme étant un facteur important pour la confiance en soi.

Il est bon de se remémorer que l’évaluation de la confiance en soi et la gestion de l’anxiété a été fait par l’intermédiaire d’un test qui demande à l’athlète de se remémorer son dernier succès sportif. Cela peut expliquer les faibles résultats au niveau de l’anxiété.

On constate que le phénomène d’anxiété plus importante pour les cadets de niveau départemental que ceux de niveau national. Alors que l’inverse se produit concernant les juniors, ce sont ceux de niveau national qui présentent une anxiété somatique plus importante au moment de la compétition.

Les anxiétés état cognitive et somatique apparaissent plus importantes pour les juniors que pour les cadets au niveau national, qui peut s’expliquer par les moyens mis en place par les juniors pour atteindre leurs objectifs.

L’importance de l’agressivité décrite par les entraineurs, qui est représentative de l’affirmation de soi dans le principe du combat, ou appelée plus simplement la combativité, est grandissante lorsqu’on accède au niveau supérieur. Cette combativité grandissante peut s’expliquer par le fait qu’il faille palier à un manque technique ou physique, ou encore qu’il faille montrer à l’adversaire que l’athlète est bien présent dans le combat et qu’il est prêt à en découdre.

L’étude de la personnalité des judokas de différent niveau ne m’ont pas permis d’identifier des traits de personnalité qui favorisent la performance sportive. Seule, la conscience du travail à fournir peut être interpréter comme un élément favorable au succès sportif.

Toutefois, il est impératif de considérer que chaque individu est unique et que ses réactions peuvent être différentes d’un événement à un autre.

Conclusion

par les entraineurs qui vont les mener progressivement à acquérir les habiletés mentales qu'ils considèrent comme utile à la performance en judo. On peut imaginer que leur niveau d'habiletés mentales augmente au fil du temps et que quelque soit leur personnalité au départ, ils progressent tous. Considérant que cette étude a permis de mettre en avant certaines habiletés mentales, la pratique spécifique de la préparation mentale peut permettre à des athlètes d’accéder à des niveaux de compétition supérieurs.

Il reste à relever malgré tout que dans cette étude, nous n’avons pas pu déterminer l’importance de plusieurs traits de personnalité. Il semblerait en effet que les juniors les plus performants fassent preuve d’un état d’esprit plus consciencieux. Notons donc que cette caractéristique leur permet d'être plus engagé dans leurs apprentissages sur le plan technique mais également mental et donc faciliterait l'acquisition des habiletés mentales utiles.

La préparation mentale pourrait permettre aux athlètes d’identifier ou de faire émerger des motivations qu’ils n’ont pas l’habitude d’utiliser mais qui peut exister au fond d’eux-mêmes. La préparation mentale agit alors comme un révélateur de ses propres capacités : celles que nous avons et celles qu'il nous est utile d'acquérir. Nous savons désormais vers quel versant de la motivation, qui est grandissante avec l’expérience selon les entraineurs, nous orienter pour optimiser la performance.

D’autres outils permettent d’identifier les champs visuels, auditifs ou kinesthésiques et qui peuvent optimiser l’attention des combattants sur des éléments précis et faire abstractions d’éléments qui pourraient être perturbateurs. La préparation mentale peut aider les judokas à identifier une zone optimale de fonctionnement, propre à chaque individu, et qui leur permet de réguler leur stress, leur confiance en soi, leur activation et également leur combativité, le tout assorti d'une motivation juste et de capacités attentionnelles pertinentes.

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